Le Boulevard des Champions a eu le plaisir de recevoir dans son studio, le rugbyman havrais, Tom Geffroy. Nous nous sommes entretenus avec le joueur des ciels et marines pour en savoir un petit peu plus sur sa carrière sportive en évoquant notamment l’Amicale des 6 nations auquel il a participé en Angleterre, ou encore son ressenti sur la saison à venir après un très beau début de saison du HAC en Fédérale 1.  

Bonjour Tom, peux-tu te présenter à nos lecteurs s’il te plait ? 

Bonjour, je m’appelle Tom Geffroy, j’ai 26 ans, je suis originaire du Havre. J’ai toujours joué dans les clubs havrais.

Je joue 2ème et 3ème ligne et j’ai entamé en mars 2022 une reconversion professionnelle afin de devenir artisan indépendant dans le domaine de la rénovation intérieure des bâtiments.

Pourquoi avoir choisi de pratiquer le rugby et pas un autre sport ? 

J’ai choisi de faire du rugby car j’aime les sports de contact. Avant d’en faire mon sport de prédilection, j’ai tout de même essayé plusieurs sports.

J’ai commencé étant jeune par faire du judo, un petit peu de foot, du VTT, de la danse sportive avant de revenir à un sport de contact : le rugby.

Un sport collectif dans lequel on peut se défouler dans les règles et qui est une véritable école de la vie.

Pourquoi les postes de 2ème et 3ème ligne ?

Je n’ai pas vraiment eu le choix pour être honnête mais c’est une décision qui me convient et me correspond.

Lorsque j’ai commancé en – 11ans, j’étais ailier car j’étais rapide mais je ne savais pas spécialement plaquer et je n’avais pas un gabarit de 1ère ligne.

En grandissant, j’ai pris quelques kilos, j’ai appris à plaquer et à aller au combat. Deux choses qui me plaisent beaucoup.

Je ne suis pas un bon joueur de pied ni un bon joueur de passe. Mon truc c’est surtout le combat, c’est pour cela que je me suis retrouvé 2ème et 3ème ligne.

Peux-tu me dire selon toi, quelles sont les principales qualités à avoir pour briller à ces postes de 2ème et 3ème ligne ? 

Selon moi, un bon 2ème / 3ème ligne doit être rapide, explosif, endurant, assez costaud, bon plaqueur et il doit aimer le contact.

Savoir faire de belles passes et lire le jeu sont aussi des atouts à avoir sur le poste de 3ème ligne car celui-ci se trouve souvent dans la ligne de 3/4.

Peux-tu nous parler de ton parcours avant d’être arrivé au HAC Rugby en 2016 ?

J’ai débuté le rugby en 1ère année de -11ans au HRC/RCPH pendant 2 ou 3 ans puis au HRC/HAC.

J’étais licencié au HRC et c’est ce club qui m’a formé et m’a fait monter en compétences jusqu’en Séniors. Entre les -13 ans et les Séniors, j’ai eu la chance de participer plusieurs fois au championnat de Normandie à XV et à VII, c’est d’ailleurs grâce à ces participations que j’ai rencontré Jérôme.

Ma dernière participation au championnat de Normandie m’a permis d’être retenu pour participer au Tournoi de l’Amicale des VI Nations en 2015 (rugby à VII) en Angleterre.

J’ai fait une première année de seniors avec le HRC en honneur avant de devenir licencié au HAC rugby en Fédérale 3.

Peux-tu nous expliquer ce qu’est l’Amicale des 6 nations auquel tu as pu participer en Angleterre ?

L’Amicale du tournoi des VI Nations est une association liée à la FFR qui a différents objectifs:

–  De soutenir l’Equipe de France et plus généralement toutes les équipes nationales représentatives du rugby à XV, à VII et à V.

–  De soutenir les Grands Blessés du Rugby en venant en aide directement à la Fondation Ferrasse et à l’Association « Rugby Espoir Solidarité » et d’organiser lors d’un match du Tournoi des 6 Nations à Paris, une grande « Journée Solidarité » à laquelle sont invités des Grands Blessés du Rugby.

–  De participer, dans chacune de ses 6 Régions, à de nombreux tournois de jeunes (minimes, cadets, juniors) en partenariat avec les Ligues régionales à l’issue desquels des récompenses sont offertes (jeux de maillots, équipements sportifs…).

–  D’organiser le Tournoi Fédérale U18 ATVIN des moins de 18 ans. Ce Tournoi, inscrit au calendrier fédérale, est destiné aux joueurs du milieu amateur engagés dans leurs clubs en niveau « National » ou « Régional ».

A l’issue des différents matchs, certains joueurs de diverses régions de France ont été retenus pour participer à un match de rugby à VII de l’Amicale du tournoi des VI Nations en Angleterre.

Avant de partir en Angleterre, nous avons passé quelques jours à Marcousi afin de nous entrainer et d’apprendre à nous connaitre.

Quel est ton ressenti sur la saison à venir ? 

Nous avons un bon groupe, quelques recrues sont venues renforcer l’effectif. Presque chaque poste est doublé ce qui permet de pouvoir tourner et d’instaurer une concurrence saine. On connait le plan de jeu, on se connait les uns les autres donc je pense qu’on peut surprendre certaines équipes de Fédérale 1.

Concernant la saison à venir, quels sont tes objectifs au niveau collectif et individuel ? 

Tout d’abord, j’espère ne pas me blesser comme la saison dernière.

Individuellement, je me sens prêt pour la Fédérale 1. J’ai peu joué la saison dernière, j’ai fait qu’une moitié de saison et les 3/4 du temps remplaçant ce qui m’a quelque peu frustré. Ces 5 mois sans jouer, sans pouvoir véritablement m’entraîner et faire ma place ne m’ont pas permis de montrer mon meilleur niveau.

Aujourd’hui, j’ai confiance en nos équipes et notre staff, je suis très motivé, la Fédérale 1 c’est une première pour moi, je n’ai jamais joué si haut. J’espère apporter mes qualités rugbystiques et ma bonne humeur autant que possible à cette équipe du Havre dont je suis issu de la formation.

Quels ont été tes plus grands souvenirs, les moments les plus marquants de ta carrière ? 

Mes plus grands souvenirs sont les sélections en équipe de Normandie, c’était une première reconnaissance de mes qualités et également le fait de jouer avec les meilleurs de chaque postes en Normandie, nous représentions notre région. Étant jeune, ça m’a fait quelque chose. Ensuite, ça a été les 2 montées du HAC. Nous avons travaillé dur plusieurs années à chaque fois afin de réussir à passer à la division supérieure. Aujourd’hui, nous sommes en Fédérale 1, le plus haut niveau dans lequel le HAC a pu jouer. Bien sûr, au delà de la compétition, il y a les rencontres, la transmission des cultures et des savoirs, les rigolades et les belles valeurs du rugby.

A l’inverse, as-tu vécu des moments difficiles ?

J’ai effectivement eu quelques moments difficiles.

Comme beaucoup de jeunes joueurs, j’avais envie d’aller plus haut, de tenter ma chance.

Entre mes 15 et 17 ans, on me parlait d’intégrer le centre de formation Massy dans lequel était déjà parti Huge, notre 8 avec qui je jouais depuis quelques années. Cela nécessitait de quitter ma famille et je ne me suis pas senti prêt.

À mes 18/19ans, lorsque je passais mon BAC S, je suis allé faire des tests pour intégrer l’équipe espoirs de Rouen. L’avis avait été favorable mais il fallait que je fasse un choix. Partir du Havre où vivait ma famille, quitter mon lycée avec mes amis ou rester au Havre et me consacrer à cette année importante qu’est l’année du BAC. J’ai finalement décidé de rester au Havre et j’ai obtenu mon diplôme.

Après est venue la place des études, des copains et de la fête. Cette envie d’aller plus haut n’était plus vraiment d’actualité.

C’est durant la saison 2021/2022 que j’ai eu un déclic. Je n’étais plus heureux dans mon travail, nous avions une bonne équipe et nous étions prétendants pour la montée en Fédérale 1. J’ai décidé de prendre une saison complète pour me consacrer au rugby et refaire le point sur ce que je voulais vraiment faire plus tard. Je m’entrainais matin et soir 5 jours sur 7. J’ai changé mes habitudes alimentaires, je suis passé de 98 à 104 kg …

Je me sentais vraiment bien au rugby, j’espérais vraiment me servir de cette saison comme ultime tremplin dans le rugby mais la saison ne s’est pas passée comme prévue, nous nous sommes fait éliminer des phases finales et nous ne étions donc pas de Fédérale 1.

J’ai été approché par 2 clubs évoluant en Elite 1 de rugby à XIII mais les offres n’étaient pas suffisamment intéressantes pour imposer à ma compagne de tout quitter pour me suivre dans le sud.

Je n’ai pas de regret car mes choix ont probablement tous étaient les bons mais quelques fois, il m’arrive d’être nostalgique des jeunes années de rugby où il était plus facile pour moi de sortir du lot.

Aujourd’hui, je suis fier d’évoluer en Fédérale 1 et au Havre dont je suis originaire mais je pense que si un club m’avait offert l’opportunité de consacrer plus de temps au Rugby, j’aurais pu être meilleur.

Peux-tu nous raconter la planification d’une journée type de Tom ? (programme étapes par étapes, entrainement, repas, …)

Tout d’abord, comme je le disais précédemment, lorsque j’ai consacré mon année au rugby, j’ai également réfléchi à mon futur métier.

Comme l’issue rugbystique n’a pas été favorable, je suis retourné à l’école pour passer l’équivalent d’un CAP dans les domaines de la rénovation intérieure du bâtiment afin de devenir artisan indépendant.

Donc une journée commence à 7H, je prends mon petit déjeuner (plutôt salé, des œufs, fromage etc…).

À 8h, je commence les cours jusqu’à 11H45 coupés d’une petite pause collation à 10h00 (pomme, amandes…).

De 11H45 à 12h45, je mange à la cantine de l’AFPA puis nous retournons en cours jusqu’à 17h00 coupés d’une pause collation à 15H30 (avoine, banane..).

Lorsque je n’ai pas d’impératifs, je rentre chez moi pour faire une sieste avant l’entraiment ou alors je vais à la salle de musculation de 17H30 à 18H30.

En fonction des jours et des semaines, je « travaille » également la nuit en plus de cette journée type comme le lundi, le jeudi et les week-ends.

Je suis pompier volontaire depuis 2015 au CIS Le Havre SUD et les gardes sont soit 8H-20H soit 20H-8H.

C’est pourquoi certaines semaines sont assez fatigantes.

Nous avons entrainement mardi, mercredi et vendredi et match le dimanche. J’ai cours du lundi au vendredi donc il me reste peu de temps pour réussir à poser des gardes de pompiers volontaires. La Gestion vie privée et vie professionnelle est délicate mais j’ai la chance de vivre avec femme extraordinaire qui me comprend et me soutient.

Quel est ton plus grand rêve avec le HAC Rugby ? 

Mon rêve avec le HAC rugby serait de vivre encore plusieurs montées, pourquoi pas jusqu’en Pro D2 comme Rouen a réussi à le faire.

Pour terminer cet entretien, peux-tu nous présenter des sportifs normands, tous sports confondus, qui t’inspirent ou à qui tu souhaiterais rendre hommage ?

Il y a bien sûr Gabin Villère, un exemple pour beaucoup de rugbymen normands. Il vient de Normandie, il n’a pas été formé dans des gros clubs et pourtant, il a joué en équipe de France à VII puis à XV, titulaire en match d’ouverture de la coupe du monde 2023 en France face à la Nouvelle-Zélande … aujourd’hui à Toulon … que dire de plus …

Il y a également Paul Surano, avec qui j’ai joué quelques années au HRC/RCPH mais aussi contre qui j’ai joué au HRC/HAC qui aujourd’hui joue en ProD2.

Je pense qu’il y a du potentiel en Normandie mais cette région manque de considération par la jeunesse de son haut niveau.

Entretien réalisé par Damon Spahija

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