Au club depuis 2017, Julien Le Roux est responsable depuis cette année de l’EDR (école de rugby) des ciels et marines. Dans cet entretien, l’ancien pilier du HAC évoque sa carrière de bénévolat, ses plus beaux souvenirs au HAC ainsi que d’autres sujets divers. 

Bonjour Julien, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle Julien, j’ai 42 ans, je suis célibataire et heureux, pas d’enfant. Je suis éducateur au HAC Rugby depuis 2017 et responsable de l’EDR (école de rugby) depuis cette année. Dans ma vie professionnelle, je travaille dans une grande boite d’aéronautique havraise.

Pourquoi as-tu choisi le rugby comme activité sportive étant jeune ?

La camaraderie, les amis. J’avais le choix avec pleins d’autres sports et le rugby était celui qui m’attirait le plus. J’avais un problème avec le foot, l’attitude dans ce sport ne me plait pas, le théâtre ne me plait pas, j’ai préféré un sport vrai, moins de simulations, plus d’enjeux et de camaraderie.

As tu pratiqué d’autres sports avant le rugby ?

J’ai fait de la voile car j’étais plutôt cérébral que physique. J’ai commencé le rugby à l’UNSS dans mon lycée avec une bande de potes et j’y ai découvert les déplacements lors des matchs à l’extérieur, c’est ça qui m’intéressait.

Lorsque tu étais joueur, quel était ton poste de prédilection ?

Le problème, c’est que j’étais trop gros pour être 2ème ligne et trop grand pour être 1ère ligne (rires). J’ai été tamponné 1ère ligne, donc je pouvais jouer à la pile mais par rapport aux autres il y avait un déséquilibre dans la mêlée. J’avais un binôme avec lequel nous étions imbattables avec une 1ère ligne à 400 kilos pour un niveau honneur, c’était pas mal.

Si tu devais décrire ta carrière sportive en 3 mots ?

Dents de scies, bénévole et camaraderie.

Quels ont été les moments forts durant ta carrière au HAC ou dans ta carrière sportive en général ?

Je dirai toutes les montées que l’on a pu avoir, tous les matchs remportés mais aussi les amis. Un des grands succès pour moi, c’est qu’aujourd’hui, j’ai énormément d’anciens potes qui me ramènent leurs enfants à l’école de rugby et ça c’est incroyable.

Peux-tu m’en dire un peu plus à propos de ta carrière de bénévole ? 

Un jour, un joueur m’a gentiment expliqué par un coup de tête dans le nez que je n’étais peut-être pas le meilleur joueur et que le club aurait besoin de moi ailleurs. Je suis donc devenu secrétaire général à partir de là et ce jusqu’en 2017 quand le club s’est professionnalisé. La fatigue s’est ressentie, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête et j’ai commencé à devenir éducateur pour l’école de rugby pour les petits. J’adore les enfants et ça se passe très bien avec eux. De plus, je suis aidé par pleins d’éducateurs.

Peux-tu me raconter une journée type dans la peau de Julien ?

Dès que je me réveille, je me demande comment je vais prendre du plaisir aujourd’hui. S’il y a une chose qui va me rendre malheureux, ça ne va pas le faire. Maintenant, j’essaye d’inculquer ça aux enfants toute la journée. Je peux te parler de mon samedi, je me lève je pars à l’entrainement, je fais ma journée, l’après-midi il y a les tournois donc j’y passe ma journée et le soir je sors très souvent avec les potes du rugby. On dit du rugby que c’est l’école de la vie mais c’est tout le temps ça, c’est les valeurs, élever les enfants, c’est à dire les rendre meilleurs tout en leur apprenant le respect des uns et des autres.

Selon toi, quelles sont les qualités indéniables qu’un éducateur doit avoir pour faire briller les enfants ?

Ne pas oublier de s’amuser, ne pas oublier que le rugby est un jeu et à partir du moment où l’on se prend la tête, ça ne sert à rien. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai arrêté en tant que joueur.

Quel est ton rôle en tant que responsable de l’EDR ?

Ca fait depuis le début de la saison que j’ai commencé ce rôle, après en avoir fait plusieurs en tant qu’éducateur. Cette année, on a 80 enfants mais j’ai une équipe d’éducateurs qui est très compétente autour de moi et qui marche très très bien. Maintenant, il faut savoir mettre les bonnes personnes aux bons endroits, être pédagogue et donner du plaisir à des enfants tout en augmentant leur performance.

Est-ce que le rugby participe à la construction de l’enfant, selon toi ?

Ma motivation première, c’est de transmettre les valeurs afin qu’ils deviennent forcément de meilleures personnes derrière. Il y a des enfants qui arrivent en début de saison qui n’ont jamais fait de rugby dans leur vie et à la fin de la saison, les parents viennent me voir pour me dire qu’il est totalement transformé.

Peux-tu me dire quelques mots de ton après carrière ?

Continuer d’être heureux. Aujourd’hui, se lever tous les samedis à 8h et passer la journée avec 80 enfants, qu’est-ce qui pourrait être le carburant de tout ça ? C’est le plaisir, et s’il n’y a plus de plaisir, je vais arrêter tout ça, je vais faire autre chose, je vais jouer à la console chez moi ou je vais faire des tours de vélo avec des potes. Mais concernant mon après carrière, j’en ai aucune idée pour le moment. Faire des balades en vélo probablement mais rien de concret encore. Aujourd’hui, je ne suis pas payé pour ce que je fais. Faire quelque chose alors que tu ne prends pas de plaisir, c’est horrible. Maintenant, mon après carrière me guidera là où le plaisir me mène.

Enfin, pour clôturer cet entretien, as-tu un ou plusieurs sportifs normands à qui tu souhaiterais rendre hommage ou qui t’inspirent ?

Arnaud Modeste qui continue aujourd’hui malgré l’âge et malgré qu’il soit lui aussi dans le bénévolat. Je veux aussi rendre hommage à tous ces gens qui sont bénévoles et qui font ça gratuitement comme Danielle.

Entretien réalisé par Damon Spahija

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