Maxime Beaussire, ancien boxeur français, ayant décroché plusieurs titres tels que le championnat de France et le championnat de l’union européenne chacun à deux reprises, a accepté de nous accorder une interview. Une interview dans laquelle plusieurs sujets sont abordés comme sa carrière ou ses plus beaux souvenirs sportifs. 

Bonjour Maxime, pour commencer cet entretien, peux-tu nous expliquer le parcours que tu as dû traverser pour devenir boxeur professionnel ? 

Je suis issu du milieu agricole, j’ai grandi à la ferme. J’ai fait toutes mes études en alternance en maison familiale. Donc j’ai travaillé assez jeune, cela m’a forgé un caractère pour être boxeur.

La boxe, c’est un sport très dur. La rudesse du travail à la ferme m’a aussi servi tout au long de ma carrière de boxeur. Et du coup, c’est ce qui a fait que je suis devenu aussi un champion.

A quel moment de ta carrière as-tu franchi un cap ?

Je pense que c’est en amateur. Quand j’ai vu que j’avais quand même un niveau qui n’était pas trop mauvais, je me suis dis que je pouvais ambitionner de passer professionnel. Mais c’est plus précisément entre 2009 et 2011 que j’ai vu que quelque chose pouvait se passer pour moi dans la boxe.

Selon toi, quel a été ton combat le plus compliqué ?

Alors le plus compliqué à vivre et aussi à boxer, c’était Zakaria Attou qui est un champion. Ca a été difficile parce qu’on va au bout des douze rounds et qu’il a été bon. Il a su me contrôler, me maintenir dans sa stratégie, qui était la bonne et en plus ce jour là, je n’ai pas boxé correctement, je n’ai pas su me défaire de ses nombreux accrochages.

Ce fut un combat très très serré, je pensais l’avoir gagné. Lui aussi mais les juges lui ont donné la victoire.

Et après le plus difficile à vivre, ça a été mon dernier combat. Le combat qui s’est fait pendant le Covid que j’ai perdu au deuxième round en plus par K.O … C’est ma seule et unique défaite par K.O. en carrière. Et voilà. Pour l’instant, c’est mon dernier combat.

Avais-tu une préparation physique ou mentale particulière avant un combat ? 

La condition physique ? Je l’avais, je la travaillais. J’ai travaillé quasiment toute ma carrière avec Florent Roulleau, le préparateur physique d’Elite Forme à Laize-la-ville. On se mettait volontairement dans le dur et dans le mal, pour être physiquement le plus prêt possible.

Je n’ai jamais fait un combat où je n’étais pas prêt ou alors que je manquais de physique. C’est impossible pour moi ! J’étais connu pour avoir un gros moteur, un gros physique et du coup, j’ai optimisé ça le plus possible.

La seule fois où je n’étais pas prêt, c’est parce que j’ai accepté un championnat d’Europe au pied levé, une dizaine de jours avant.

J’accepte le combat, mais je n’étais pas suffisamment prêt. J’ai quand même fait les douze rounds. Je n’aurais jamais dû faire ce combat, mais le challenge m’attirait malgré le manque de préparation.

Et du coup au niveau mental, avais-tu une préparation ?

Et au niveau mental ? Le niveau mental, non. Mais du coup justement, aujourd’hui, j’ai peut être un regret aussi à ce niveau. C’est de ne pas avoir fait appel à quelqu’un à certains moments de ma carrière, surtout pour préparer mon dernier combat. On va sûrement en parler après mais mon combat a été reporté à maintes reprises. Et du coup, c’est là où j’aurais peut être dû faire appel à quelqu’un justement.

Quels sont les titres majeurs que tu as pu remporter durant ta carrière ?

Alors, les titres majeurs, c’était les deux championnats de France, dont une en catégorie Welter (67 kilos)  et une autre en poids super welters (70 kilos). J’ai été champion deux fois de l’Union européenne, en super welters, titre que j’obtiens à Calais, et que je défends au Zénith de Caen, dans une salle pleine à craquer, en février 2018.

Est ce que tu as vécu des moments inoubliables durant ta carrière de boxeur ? 

Il y en a beaucoup. Mais si je dois choisir, je vais en citer trois.

Voici mon top trois. 1 : Le championnat de France de troisième série qui était à Louvroil en juin 2013. 2 : ma victoire quand je vais gagner à Calais, à l’extérieur du coup.

Et puis le dernier, ça reste quand même ma victoire face à Franck Haroche-Horta au Zénith de Caen en pour le championnat de France des poids super-welters.

Et je pourrais même en ajouter un quatrième qui est une victoire pour le titre de l’Union européenne au Zénith de Caen face à Lenny Bottai. C’est mon plus gros succès extra sportif parce que le Zénith était plein, c’était le feu.

Est ce que tu es fier de ta carrière sportive et as-tu des regrets ?

Oui, alors je suis fier. Mais évidemment, des regrets, j’en ai. Il faut savoir qu’en 2019, j’ai eu une année vraiment compliquée. J’ai même fait un peu de dépression. Et du coup, je me suis vraiment bien relancé en partant en Angleterre fin 2019 début 2020, je signe pour faire un nouveau championnat d’Europe et puis après vient la suite.

La suite, on la connaît, ça a été reporté à maintes reprises …

Je suis fier de ma carrière. Je regrette de ne pas avoir pris les bonnes décisions au bon moment. Mais voilà, c’est ce que j’ai pu dire et ce que je dis aujourd’hui lors de différentes conférences, « si on savait tout à l’avance, et bien on ferait les choses différemment ».

C’est aussi ça le but de la vie de ne pas savoir de quoi demain est fait. On ne sait pas forcément avec qui travailler et à quel moment.

Voilà, c’est comme ça !

Tu es devenu à un moment, promoteur de combat de boxe. Est ce que tu peux nous en expliquer le métier ?

Je ne suis pas vraiment devenu promoteur de combat de boxe puisque c’était en pleine période Covid. Il faut savoir que juste après mon combat complètement raté en octobre 2020, j’ai décidé de faire de la promotion et potentiellement d’organiser des galas en 2021.

Malheureusement, on n’a pas pu vraiment en organiser puisqu’il y avait encore le Covid. Du coup, j’ai fait quelques événements, mais à huis clos. J’ai eu la chance d’être aidé par certains de mes partenaires qui m’ont suivi sur ces évènements là. Mais voilà, je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’organiser de gros événements.

En revanche, depuis j’ai été coorganisateur du gros événement la Nuit des combattants, qu’on a fait au Zénith de Caen en mars 2023 et ça a été un très beau succès. Je parrainais la partie boxe anglaise et la partie MMA était parrainée par Davy Gallon.

Ça a été une très belle soirée qui en appelle d’autres, ça c’est sûr !

Aujourd’hui, tu me disais que tu étais devenu entraîneur de boxe. Est ce que tu as des boxeurs sur qui tu fondes de grands espoirs qui peuvent justement percer ou devenir des professionnels ou boxer à haut niveau ?

J’ai effectivement passé tous mes diplômes de coach, via une VAE que j’ai obtenue en décembre 2022 en revanche, je n’ai donc pas encore de boxeurs professionnels avec moi, mais on ne sait pas de quoi demain est fait …

Il y a en Normandie des boxeurs sur lesquels on peut compter. Ca c’est sûr. On l’a vu déjà au Zénith l’autre jour, il y a des très, très belles générations qui arrivent maintenant.

Est ce que le métier d’entraîneur demande beaucoup de responsabilités et de connaissances dans le monde de la boxe ?

Pour moi, oui. Les connaissances du monde de la boxe sont indispensables. Si on veut être entraîneur de sportifs de haut niveau, c’est sûr qu’il faut connaitre sa discipline sur le bout des doigts. C’est indispensable !

Quel regard portes-tu sur la boxe aujourd’hui ?

J’ai un regard assez expert mais je ne sais pas exactement comment définir cela. Pour moi, la boxe reste le sport phare de tous les sports de combat. Parce que dans tous les sports de contact, on a besoin d’une bonne base de boxe anglaise.

En boxe thaï, en boxe française, en boxe américaine, en MMA, les combattants n’ayant pas une bonne base de boxe anglaise sont moins bons. Du coup, la boxe anglaise reste la base de toutes les boxes.

Je pense que la boxe anglaise a sa place et aura toujours sa place dans les sports de contact. Si on va sur un aspect un peu plus organisationnel, le regard que j’ai sur les organisations, les organisateurs et les promoteurs, n’est pas toujours le bon.

La boxe va grandir via des organisateurs comme on a pu le faire au Zénith avec Nicolas Perret et toute son équipe qui ont fait un très très bon boulot. Ce sont des gens comme eux, qui à la base font ça par amour du sport et par amour de la boxe qui ont ont tout mon respect car ils travaillent bien et dans l’intérêt des boxeurs.

Pour terminer cet entretien, Maxime, est ce que tu peux nous parler ou nous présenter trois sportifs normands pour lesquels tu ressens de l’admiration, à qui tu voudrais rendre hommage ?

Davy Gallon, qu’il gagne ou il perde, je ne vais pas dire qu’il s’en fout de perdre, bien au contraire. Mais voilà, ce que j’aime chez lui, c’est vraiment le goût du combat. Je suis assez admiratif de ça. Il n’a pas peur de la défaite contrairement à moi il y a quelques temps.

Ce que j’admire chez Davy, c’est qu’il monte dans la cage, ce qu’il veut, c’est faire des bons combats, et combattre.

Ensuite, il est un peu moins connu du grand public, c’est Maxime Demeautise, un combattant que vous connaissez peut être. Acharné d’entraînement. Il s’entraîne tout le temps et il tient une salle à Mondeville, le club Max Gym.

Il est très professionnel, très sérieux, très discipliné. Il ne prend jamais un verre d’alcool. Il fait attention à sa nutrition et franchement, il a une détermination de fou.

Et enfin Martin Laurent, un triathlète, on se suit juste mutuellement sur les réseaux sociaux, je n’ai pas encore eu l’occasion de le rencontrer mais peut-être prochainement.

Entretien réalisé et mis en page par Damon Spahija. 

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