Je suis né au Havre en 1980, j’y ai vécu jusqu’au début des années 2000, je suis alors parti poursuivre mes études à Paris. Depuis une dizaine d’années je suis journaliste à Paris, mais je vis toujours au Havre, une ville qui m’émerveille chaque jour un peu plus.
C’est un attachement qui remonte à l’enfance. Mon père m’emmenait au stade, c’est lui qui m’a fait découvrir le football. C’est surtout le club de ma ville, celui dont on connaît les vieilles histoires, les anciennes gloires, celui dont on parle dans les bistrots, même si je trouve que l’engouement est bien moindre qu’il y a quelques années…
C’est un projet d’un an, de la première rencontre avec la maison d’édition, les éditions des Falaises, à la publication. L’enjeu était d’être prêts pour Noël, le livre étant un cadeau idéal pour quiconque aime le club et suit, de près ou de loin, ses péripéties.
J’avais prévu de faire ce livre de manière indépendante du club. Mais, par correction, j’ai informé la direction de mon projet. Après quelques décisions, nous avons convenu que le bon sens serait d’en faire le livre « officiel ». J’ai pu utiliser le logo, consulter les archives, bénéficier de la communication du club… Mais la condition était que je garde une totale liberté éditoriale, ce qui a été le cas. Ce n’est pas Vincent Volpe qui a tenu le stylo. Je ne l’ai d’ailleurs jamais rencontré.
J’ai commencé par lire tout ce qui a été écrit sur le HAC ces dernières années. Les plaquettes éditées pour les précédents anniversaires, les livres de journalistes, les thèses d’universitaires sur les débuts… Puis j’ai discuté avec quelques personnes qui suivent le club depuis des décennies. Et je me suis lancé dans la rédaction. L’idée n’était pas de lister tous les résultats, mais de raconter l’histoire du club, ce qui est bien différent.
Le livre de mon père s’arrête au matin de la saison 1986, en Première division, donc. C’est-à-dire il y a plus de 30 ans ! Son livre a constitué une formidable base de départ, mais il a fallu écrire la suite… Quant au livre de Bruno Mercier, qui est une mine également, il s’agit surtout d’une liste des joueurs passés par le club. Ce fut bien sûr un document utile dans la rédaction, mais son format est bien différent du mien.
Pas assez à mon goût ! Les délais étaient tels qu’il fallait avancer vite. Alain Belsoeur, un dirigeant historique du club, a eu la gentillesse de répondre à mes questions, ainsi qu’Olivia Detivelle, supportrice et mémoire du club, mais aussi Benoît Donckele, qui suit le HAC depuis vingt ans pour « Paris Normandie ». C’était primordial, pour moi, de « valider » mon texte par des experts.
Il y a bien sûr l’année 1959, où l’on accède à la Première division et où l’on remporte la Coupe de France. Mais je trouve aussi fort intéressante la période où le club s’apprête à devenir professionnel, ce qu’il fait en 1933. Pourtant, Shadegg est un farouche défenseur de l’amateurisme et des valeurs qui vont avec ! Mais les mœurs ont changé et le foot, en France, devient de plus en plus populaire : les autres clubs deviennent pros, donc ne pas y aller reviendrait à jouer dans un sous-championnat. Surtout, les joueurs demandent, à juste titre, pourquoi ils ne toucheraient pas de l’argent puisqu’on fait payer les tickets d’entrée…
Les débuts du HAC sont prolifiques : alors qu’il n’existe que quelques équipes dans le pays, le club obtient des résultats tonitruants. En 1899 et 1900, il est sacré champion dans des conditions rocambolesques que l’on raconte dans le livre. On ne peut bien sûr pas oublier la coupe de France 1959, suivie du Trophée des champions, ni la demi-finale de coupe de la Ligue en 1995 contre le PSG. Enfin, le club a été sacré 5 fois champion de Deuxième division, la dernière fois en 2008… Ce qui commence à faire loin.
Comme beaucoup d’enfants – et d’adultes – j’ai été marqué par les quelques passages du grand Olympique de Marseille à Deschaseaux. Voir débarquer les Waddle, Papin, Boli etc. dans notre stade, c’était quand même quelque chose ! A cette époque, le club passe neuf saisons consécutives en Première division, c’est l’apogée de l’ère Hureau, qui a fait énormément pour le HAC.
Très difficile de répondre, car on ne peut pas tous les citer. Spontanément, pour la période « contemporaine », je dirais Dhorasoo, Revault, Lesage et Bonnet. Les anciens parlent beaucoup d’Olarevic, Pain, Mahut, Delaunay. Les plus anciens encore gardent en tête Strappe, Saunier ou les frères Bihel.
Oui, mais ce ne sera pas forcément sur le football ni sur Le Havre. Et c’est pour l’instant encore un peu flou.
Entretien réalisé par Grégory Constantin Décembre 2021