L’année 2023 fut une belle année sportive pour la ville du Havre, ce qui nous a donné l’idée de demander en septembre dernier à Régis Debon, adjoint au Maire en charge des sports, de nous accorder un entretien pour faire un petit bilan de 2023 mais aussi aborder sa passion pour le sport, les jeux olympiques 2024 et les projets de la mairie.  

Bonjour, pour commencer cet entretien pourriez vous nous dire depuis quand vous occupez le poste d’adjoint aux sports à la mairie du Havre ?

Je suis adjoint de la ville du Havre depuis 2014 et depuis 2020, j’occupe le poste d’adjoint aux sports, quelque chose qui me tenait à cœur étant un amoureux du sport et pratiquant la natation depuis mes 7 ans, le triathlon puis la boxe française. Le sport, c’est ma façon de vivre, c’est mon éducation et c’est également ma façon d’être au quotidien.

Quel a été votre parcours pour arriver à ce poste d’adjoint aux sports et quel est votre rôle ? 

Enseignant d’EPS depuis 1996, directeur du service des sports de l’université du Havre pendant 15 ans. Je pense que pour avancer il faut un projet. Il s’organise autour de trois grands axes.

Le premier, c’est la continuité du Havre en forme. Je partage cette politique qui avait été lancée en 2016 et qui a pour vocation de faire pratiquer des activités physiques au plus grand nombre de personnes au Havre. Donc à la fois aux plus jeunes comme aux plus âgés et de ramener les personnes qui peuvent être éloignées de la pratique sportive, qui sont dans des situations de sédentarité ou d’obésité.

Ensuite le deuxième axe, c’est de définir  la performance et de renforcer la formation. elle peut venir par exemple par le HAC foot mais ça peut être aussi un petit club qui n’est pas à un niveau de performance sur le niveau fédéral mais qui en revanche, amène des jeunes de 12-13 ans à être dans leur propre performance. Pour un jeune de cet âge là, une performance c’est à la fois être bon dans le gymnase et au stade, être un bon élève à l’école mais aussi le savoir être.  Idéalement, le sport doit être un levier de cette performance citoyenne, c’est à dire se sentir bien dans son corps, se sentir bien avec les autres et également, se sentir bien dans le rôle de citoyen, de respect à la règle, de leadership, d’apprendre à perdre, d’apprendre à gagner, ce sont les vraies valeurs du sport.

Enfin, le troisième axe, c’est d’avoir conscience que notre territoire est lié à un parc sportif vieillissant. La volonté d’Edouard Philippe est d’investir assez massivement sur le parc sportif sur la période 2020-2026, c’est la première fois que l’on investit une somme de 44 millions d’euros pour remettre en état des terrains de foot, terrains de rugby et des gymnases.

Quelles ont été ces dernières années les investissements des infrastructures sportives et y a t-il d’autres projets qui sont d’actualité ? 

Sous le mandat d’Edouard Philippe de 2020, on a refait totalement le gymnase d’Aplemont. On a également sorti le pôle Simone Veil, on est sur la 2ème phase du stade Gagarine. On finit les terrains de foot et on poursuit  le synthétique de rugby, on a construit également les tribunes et des espaces de musculation et de remise en forme. On est en train de refaire complètement à neuf la piscine de Caucriauville, on va sortir également le gymnase de Caucriauville, celui d’Edouard Vaillant, on vient de sortir le terrain de foot synthétique de Caucriauville, sans parler de la rénovation de la patinoire.

L’an prochain, on sortira les 3 terrains à Graville Vallée et on a remis à neuf les éclairages et les vestiaires de Montgaillard.

Quand on voit tout ça, ça commence à faire, ceci étant dans le même temps, on a la piscine du coin de la République qu’il va falloir rénover. Juste avant, on venait de finir la piscine Edouard Thomas aux Champs Barets donc au fur et à mesure, on restructure mais il y a d’autres gymnases qu’il va falloir restructurer. On a aussi des demandes pour la piste d’athlétisme, des attentes sur des sports de combat. On voit bien qu’il y aura une continuité qui devra se faire mais on a quand même fait un gros pas et le but c’est de l’expliquer, de le faire comprendre que l’argent doit être géré avec responsabilité.

On a privilégié les pistes cyclables et les espaces de musculation sur le bord de plage.

Notre agence, studio com’ des images, est située à proximité de la forêt de Montgeon, y a t-il des projets sur ce site?  

Concernant la forêt de Montgeon, on a fait appel à des partenaires privés. On a refait quand même l’ensemble du parcours CRAPA*. Notre volonté est de laisser un poumon vert en plein milieu de la ville en laissant une marque naturelle. Pour un principe de sécurité, nous avons été obligés de revoir les sens de circulation de cette forêt, ce qui a un peu contrarié les cyclistes mais cela rend la forêt plus accessible. La forêt de Montgeon aujourd’hui est plutôt là pour donner un poumon d’oxygène et le sport nature.

Le sport féminin prend une place importante dans vos projets ?

Lorsqu’on prend les résultats sur le Havre, on a eu environ 2000 personnes qui sont passées devant nos activités (gratuites ou payantes), pour 60% d’entre elles, c’est un public féminin.

Les sports collectifs féminins sont bien représentés avec le HAC Handball, Aplemont pour le Basket, le HAC Foot et peut-être demain le rugby. Pour les sports individuels pour l’instant, nous avons trois ambassadrices Amina, Margaux et Camille.

Concernant le sport handicap, y a t-il des choses qui sont en train d’évoluer au Havre ?  

Notre logique, c’est de permettre à chaque club de pouvoir recevoir des personnes en situation de handicap. Et tout ça me touche assez car j’ai travaillé sept ans en tant que directeur des services handicaps à l’université du Havre.

Parlons un peu des jeux olympiques, est-ce qu’il y aura une communication autour des sportifs havrais qui participeront à cet évènement ?

Alors je ne peux pas tout dire aujourd’hui (rires). On travaille beaucoup sur les JO, ce qui a été annoncé c’est que le 5 juillet, la flamme olympique allait s’arrêter au Havre. C’est le soir de la sortie des scolaires, juste avant les grandes vacances. ça va être un moment de fête au Havre avec de nombreuses animations.

On aura un village qui sera en place dès 17h sur tout le quai Nelson Mandela, on va mettre à l’honneur les associations. On est aussi sur le suivi des relayeurs.

Selon vous, quels sont les moments phares d’une année sportive au Havre ? 

La saison passée, on a eu de supers moments.  Je m’en rappelle du premier moment fort qui avait commencé avec Saint Thomas Basket sur lequel on croyait vraiment leur montée. Ensuite, le HAC Rugby qui était le dernier match était génial ! Et je tiens à saluer le courage des joueurs.

Et puis les filles avec le HAC Foot continuent et font un bon classement avec une 8ème place, qui continuent à rester en D1.

Le HAC Foot nous a fait rêver la saison dernière avec un but et l’accessibilité enfin en Ligue 1, ce sont des moments incroyables. Et quand on prend tout ça mis bout à bout, on a une belle dynamique.

Au niveau de la course à pieds, y a t-il selon vous un moment phare chaque année dans la vie des havrais ?

Les gens du  HAC triathlon font un travail incroyable. Ce ne sont que des personnes qui ont un grand cœur et qui sont bénévoles. Je crois qu’on était sur l’Urban train, à plus de 4 000 coureurs lors de la dernière édition. A côté de ça, on a quand même beaucoup de courses qui sont notamment le 10 km dans la forêt de Montgeon, le semi-marathon par le RCPH, avec en plus l’Amazone, nous avons beaucoup de courses à pied au Havre.

Quels sont les sports que vous aviez pratiqués étant jeune et que vous pratiquez encore aujourd’hui ? 

J’ai nagé en compétition de mes 7 ans à mes 25 ans jusqu’à l’armée. J’ai fait les championnats de France militaire puis j’ai arrêté en ayant décroché quelques petites médailles aux championnats de France. Après, j’ai fait beaucoup de triathlon à partir de l’âge de 16 ans jusqu’à mes 30 ans puis aujourd’hui, je continue à faire de la course à pieds pour moi, comme le marathon de Paris l’année dernière et je continue à faire des petites courses comme ça avec mes fils. J’ai toujours une licence de natation au CNH.

Quels sont vos plus grands souvenirs d’exploits sportifs havrais ?  

En premier lieu, je dirai la médaille de Hugues Duboscq, les montées du HAC Foot en Ligue 1. Je me rappelle également d’une super saison de Saint Thomas Basket en Pro A lorsqu’ils étaient aux Docks, il y a aussi la coupe d’Europe féminine du HAC Handball. En Aviron, il y a eu Eric Rousseau qui a fait pas mal de choses sympas. J’ai une petite anecdote un peu plus personnelle lors d’un quadrathlon des entreprises (qui n’existe malheureusement plus). A l’époque j’avais 20 ans, j’étais vendeur chez Décathlon entre mes études en STAPS. J’avais déjà fait les championnats de France de natation et de triathlon. Au départ de ce quadrathlon, il y avait Xavier Savin qui avait fait les Jeux Olympiques de Los Angeles. Je m’en rappellerai toute ma vie car je remporte cette course à la grande surprise de mon directeur qui finit par me sauter dans les bras.

Quels sont les sportifs havrais qui vous ont marqué ?

Alors je vais revenir sur Hugues Duboscq forcément. Je suis admiratif des 2 frères Alfousseynou et Alassane Kamara en boxe française. Ils ont des valeurs humaines à la hauteur de la qualité de leurs combats. Ce sont des jeunes qui viennent des quartiers, qui sont en train de monter jusqu’au titre de champion du monde. C’est extra. Je veux mettre à l’honneur Amina Zidani aussi, j’ai eu la chance de la rencontrer et c’est quelqu’un de génial car elle s’est faite toute seule, elle s’est remise en cause et elle a un sens de la communication qui fait un bien fou à pleins de personnes.  Jeremy Mion pour sa gentillesse et sa simplicité. On ne le voit pas pendant 6 mois puis quand on le voit et qu’on discute, au bout de 30 secondes on a comme une impression qu’il fait partie de la famille tellement il paraît simple et accessible. Puis Margaux Bailleul. L’aviron est un sport laborieux et assez dur ! Margaux a des prises de paroles qui ne manquent pas de pêche. Il y a également Edouard Mendy. J’ai eu la chance de le rencontrer dans le bureau avec Edouard Philippe en 2021 après avoir gagné la Ligue des Champions avec Chelsea. J’ai été vraiment très heureux de le voir revenir promouvoir les quartiers et les clubs par lesquels il est passé lorsqu’il était plus jeune.

Récemment Vikash Dhorasoo est revenu au Havre avec un projet à Caucriauville. La ville est-elle impliquée dans ce projet ?

Je leurs souhaite des performances en prenant du plaisir. Je souhaite remercier tous nos sportifs ainsi que l’ensemble des dirigeants bénévoles sans qui rien ne pourrait avoir lieu.

Entretien réalisé par Gregory Constantin et mis en page par Damon Spahija.

Contribution à la rédaction Fabrice Autret

 

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