A travers cette interview, le Boulevard des Champions vous présente Nicolas Lemarchand. Bercé par la mer depuis sa jeunesse, il a déjà participé à de nombreuses courses et naviguera pour la Transat Jacques Vabre en Novembre prochain.

Bonjour Nicolas peux-tu te présenter ?
Nicolas Lemarchand, 44 ans. Je suis originaire de Saint Malo et j’habite au Havre depuis 7 ans. Mon métier est Souscripteur Corps Maritime dans la compagnie d’assurance Helvetia.
Quel a été ton rapport avec la mer étant jeune ?

La mer et le monde maritime ont toujours fait partie de mon environnement familial. L’attrait pour la mer et les bateaux s’est renforcé vers l’âge de 10 ans quand, avec un ami, on nous a confié un dériveur (un Vaurien en bois). Ainsi, nous avons expérimenté la navigation entre copains sur les bords de Rance.

Quel a été ton parcours d’apprentissage ?

Mon apprentissage est assez atypique. En effet, suite au don de notre Vaurien, nous avons dû apprendre par nous-mêmes. Cet apprentissage était très complet car la Rance est un plan d’eau fermé qui nous permettait de naviguer en autonomie. Il y a de nombreux pièges sur ce plan d’eau, avec du vent variable, de forts courants, des bancs de sable….Ensuite, le père de mes amis, ancien skipper professionnel, m’a embarqué pour de nombreuses croisières en habitables au départ de Saint Malo. Au fur et à mesure, j’ai fait de la compétition en habitables : en First Class 8 et Melges 24. Benoit Charon, à Granville, a été mon premier entraîneur. A 18 ans, je suis parti faire mes études en Angleterre et le Solent a alors été un autre terrain de jeu passionnant.

A quelles courses as-tu participé ?

Des championnats de Bretagne, de France, d’Europe en Class 8, au championnat du monde en Melges 24, etc.

Les courses du RORC, des Spi Ouest France, des SNIM à Marseille et la Mini-Fastnet.
J’ai même régaté au Canada, puisque j’ai habité à Montréal 6 ans, et j’ai emporté le titre de Champion du Québec en Shark 24.
Peux-tu nous dire comment passe-t-on d’un bateau dit de « Propriétaire » à un bateau « Class 8 » ?

A Saint Malo, les propriétaires de bateau cherchaient des jeunes motivés pour les régates locales et les courses du RORC. Ainsi, aves mes équipiers, nous avons acquis de l’expérience pour naviguer à haut niveau en First Class 8.

La voile a une image de sport de privilégié, tu te bats pour casser cette image, peux-tu nous expliquer où et comment on peut pratiquer cette discipline ?

On n’est pas obligé d’avoir un bateau pour naviguer. Il y a des propriétaires qui cherchent des équipiers motivés, ce qui permet de naviguer à moindre coût et faire des rencontres. Les navigations s’enchaînent quand on est passionné.

Les sponsors sont beaucoup impliqués lors des courses ou des régates, peux-tu nous expliquer quels sont leurs rôles ?
Ils financent le projet, ils croient en nous et nous faisons en sorte de leur offrir un retour pour leur contribution. Le partage de notre aventure donne une image dynamique.
Comment faites-vous pour trouver des partenaires ?

Montrer qu’on y croit, déployer une grande énergie et de la persévérance sont les clés, à mon avis.

Peux-tu nous parler de tes victoires ? 
Vice-champion de France et d’Europe en First Class 8 en 1999
Vainqueur du Tour de France en amateur en 2010 en Mumm 30
Quelles sont les portes qui s’ouvrent après une victoire dans une grande compétition ?
Une victoire donne encore plus d’énergie pour continuer à performer.
Ta passion pour la voile a eu un impact sur tes études et ta profession, peux-tu nous en parler ?
J’ai choisi de faire des études d’architecture et de construction naval à Southampton parce que j’avais envie de comprendre et de dessiner des bateaux.
J’ai toujours travaillé dans le monde maritime : chantier naval, UNCL puis dans des compagnies d’assurance pour souscrire des risques pour les bateaux de commerce, les chantiers et la construction de navires.
Qu’as tu appris lors de ton passage en Angleterre ?

L’anglais ! Le pragmatisme anglo-saxon.

As-tu rencontré des personnes qui t’ont influencé ou qui ont impacté ta carrière et manière de naviguer ?
Elen MacArthur. J’ai préparé son Mini quand j’étais étudiant en Angleterre et c’est une amie. Elle m’a marqué par sa détermination, sa capacité d’apprentissage et sa curiosité.
Pourquoi as-tu souhaité participer cette année à la Transat Jacques Vabre ?
Je me suis tellement ennuyé au mois de novembre pendant le confinement que j’avais besoin d’un projet qui me faisait vibrer et comblait mon besoin de liberté et d’accomplissement.
En tant que Havrais, j’avais tout de même ce projet qui me trottait dans la tête depuis plusieurs éditions.
Pourquoi avoir choisi Thimoté comme partenaire ?
Il est beau, il est jeune, il est fort et, en plus, nous nous entendons très bien.
Quelles sont les difficultés sur ce type de courses ?

La première semaine : la Manche et le Golfe de Gascogne en novembre. La gestion du sommeil. Les choix stratégiques de navigation au large.

Comment s’organise-t-on sur une course comme celle-ci ?
Cette course est un projet qui demande beaucoup d’engagement et d’organisation.
Peux-tu nous donner 3 défauts et 3 qualités de Thimoté ?
Thimoté est optimiste, audacieux et pugnace.
Thimoté est impatient, il veut que tout marche tout de suite. Je ne trouve pas d’autres défauts.
Peux-tu nous présenter 3 sportifs normands que tu apprécies ?

David Douillet (judo)
Sophie Faguet (en voile bien sûr)
Margaux Bailleul (aviron)

Entretien réalisé par Grégory Constantin Juillet 2021

Contribution à la rédaction Fabrice Autret

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