Retrouvez en exclusivité l’interview de Margaux Bailleul, 17 fois championne de France d’aviron , mais aussi 2ème aux championnats d’Europe et 3ème aux championnats du monde. Nous l’avons rencontré à notre Studio com’ des Images, pour en apprendre plus sur celle qui défendra nos couleurs aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.
Bonjour Margaux, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Margaux Bailleul, j’ai 23 ans, je suis née au Havre et je suis rameuse à la Société Havraise de l’Aviron et en Équipe de France. Je possède 17 titres de championne de France, une 2ème place aux championnats d’Europe en solo, une 3ème aux championnats du monde, une 9ème aux J-O en équipe et enfin 2 titres de championne du monde d’ergomètre (aviron en salle). Parallèlement, je suis étudiante en kinésithérapie à l’E.N.K.R.E. (Paris) et je réside et m’entraîne à l’INSEP depuis maintenant 5 ans.
Comment as-tu découvert l’aviron ?
J’ai découvert l’aviron lors d’un stage de découverte organisé par la ville du Havre (cf. Découvrez le Sport) pendant les vacances de la Toussaint en 2011. Étant à la recherche d’un sport praticable aussi l’hiver, j’ai finalement délaissé la voile et l’équitation pour l’aviron. Ce qui m’a plu également dans ce sport, c’est l’état d’esprit que j’y ai découvert, notamment celui de compétition, que je n’avais jamais connu à travers la pratique de mes précédents sports.
Comment s’est passée ta première compétition ?
C’était en 2012 à Gravelines. J’ai été disqualifiée, je suis tombée à l’eau à 100 mètres de la ligne d’arrivée alors que je venais de faire toute la course en deuxième position. Une première pas forcément top, mais qui m’a permis d’apprendre et de ne plus jamais mêler aviron et natation.
Préfères-tu concourir en équipe ou en solo ?
En équipes jeunes, je préférais courir en solo car le résultat reflète ma propre valeur, mais j’ai appris avec le temps à aimer ramer en bateau long, où les valeurs de cohésion, d’esprit d’équipe et de partage sont essentielles.
Quand as-tu obtenu ton premier titre ?
En juin 2013, j’ai réussi à atteindre le titre de championne de France minimes, à Bourges.
Quel a été l’élément déclencheur qui t’as donné envie de courir au plus haut niveau ?
Mon premier championnat de France en 2012, où j’ai terminé à la quatrième place à très peu de choses près, et je me suis jurée de ne plus jamais finir au pied d’un podium.
A quel âge es-tu partie t’entraîner à l’INSEP ?
J’ai intégré le pôle INSEP à l’âge de 18 ans, en 2017 donc, juste après l’obtention de mon BAC, afin d’entrer en sport études, me permettant ainsi de continuer à m’entraîner tout en poursuivant mon cursus scolaire.
Quelles sont tes qualités ?
L’abnégation, la persévérance, la rigueur, l’organisation et la discipline. De plus, il faut véritablement réussir à trouver un équilibre entre la famille, le travail/études et le sport à haut niveau sinon on peut être freiné dans notre progression.
Comment as-tu rejoint l’équipe de France pour la première fois ?
Je suis rentrée en Équipe de France en 2014, en cadette surclassée juniore en tant que remplaçante. Puis, en 2017 avec l’équipe de France séniore A, lors des championnats du monde en tant que titulaire alors que j’avais été appelée en tant que remplaçante à l’origine.
As-tu déjà eu une grosse blessure ? Comment l’as-tu vécue ?
En 2018, j’ai dû subir une opération du canal carpien, m’empêchant ainsi d’aller en équipe seniore A et m’obligeant à ne participer uniquement qu’aux championnats du monde u23. Mais je n’ai pas vécu cette épreuve comme quelque chose de négatif, au contraire elle m’a permis de revenir encore plus forte et préparée.
Tu as eu l’honneur de porter la flamme olympique. Comment est-ce arrivé et que cela représente t-il pour toi ?
C’est arrivé car j’ai à cœur de m’investir dans la vie sportive et éducative de mon territoire, c’est donc tout naturellement que j’ai accepté cette invitation de la part de mon parrain ( Caisse d’épargne Normandie). C’était émouvant que cela se passe sur mon territoire, chez Pierre de Coubertin, avec le passé qu’on lui connaît, et c’est donc une belle symbolique que de porter la flamme au château de Mirville.
Comment le Covid a-t-il impacté ton quotidien de sportive de haut niveau ?
J’ai dû adapter mes séances d’entrainement, pratiquer une activité sportive de façon plus ou moins cocasse tout en gardant la rigueur et le sérieux des salles de musculation. Le premier COVID, mars 2020, a été le plus dur à vivre car toutes les compétitions se trouvaient annulées, donc plus d’objectifs et plus de motivation pour s’entraîner. Encore aujourd’hui il nous impacte, nous sommes testé.e.s assez régulièrement, ce qui nous pousse à être extrêmement vigilant.e.s au quotidien.
Que penses-tu de l’amateurisme en France de certains sports, comme l’aviron, qui sont cependant au programme des jeux olympiques ?
Dans un pays et une culture où les sports collectifs comme le football, le rugby ou le basketball prédominent, le fait de pratiquer un sport peu médiatisé n’attire pas les jeunes à venir découvrir d’autres pratiques sportives, et c’est bien dommage à mes yeux. Nous avons, par conséquent, beaucoup de difficultés à attirer des sponsors.
As-tu déjà une idée de ce que tu souhaites faire à la fin de ta carrière ?
Je prépare, en parallèle de mon parcours de sportive, un diplôme d’état de masseur kinésithérapeute afin d’exercer idéalement en pédiatrie.
Entretien réalisé par Alexandre Siefridt
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