A la retraite depuis un an Linda Fazeuilh a bien voulu répondre à nos questions pour faire un bilan sur sa carrière et nous parler de son sport le handball, sport phare de la région havraise.

Vous avez fini la dernière saison de votre carrière (en 2011 avec le club d’Octeville Sur Mer) sur une bonne note, cela doit être une satisfaction énorme ?

Effectivement, nous avons fini la saison en étant à la 3ème place du championnat. Cela a été une saison très difficile pour moi. Fin octobre, je me suis blessée. Double fracture de l’auriculaire main gauche. Il ne me restait que 3 mois derrière pour exprimer mes dernières heures sur le terrain.

Malgré une belle 5ème place en D2 F, le club ne pourra pas rejoindre le HAC en D1F, cela a du être une grosse source de frustration pour toute équipe ?

Je ne pense pas que les filles soient frustrées du résultat. Il n’y pas à rougir. Le budget global de la D2 ne permet pas aujourd’hui de monter en D1. Les filles le savent. L’important est de préparer cette montée en D1 dans les 3 prochaines années. De garder ce statut d’équipe leader dans le championnat afin de gagner en communication et en prestige pour développer le fonctionnement interne.

Comment expliquer l’engouement et le niveau du handball féminin dans la région havraise ?

Je pense que le départ vient de la politique de la ville. Si une municipalité axe son développement, entre autre, sur le sport, l’impact de la croissance du haut niveau peut être importante. Le travail de communication est bien évidemment lié à son propre club en oeuvrant dans les écoles, les centres, les associations etc. Pour finir, les résultats de l’équipe nationale sont bien sur un moteur d’image.

Selon vous, pourquoi l’engouement pour le hand masculin n’est pas le même ?

Beaucoup de critères de réflexion. En plusieurs points, cela peut venir de :

– Du nombre de licenciés masculin par rapport au féminin

– De leurs résultats sportifs

– De la différence de jeu

– De l’importance médiatique qu’il y a autour des joueurs cadres (peut-être plus nombreux)

– Un certificat de travail

Comment ont elles vécu leur saison dans l’ombre de l’équipe du HAC, qui a réalisé de belles performances notamment en coupe de France et coupe d’Europe qu’elle a d’ailleurs remportée ?

Je vous avoue réellement qu’il n’y a aucune comparaison, à part le même sport, entre le HAC et le HBO. Se sont 2 mondes différents. Le seul lien vient peut être au niveau des jour de match. Lorsque le HAC joue, nous avons un peu moins de public

Vous avez pris votre retraite après 28 ans de carrière ?

Oui. Je m’y suis préparé depuis 2 ou 3 ans déjà sur un projet de reconversion professionnel. Le plus dur, c’est de se faire à l’idée ne plus faire de match. Pour les entraînements, croyez moi sur parole, on s’y fait !

36 ans, n’est ce pas jeune pour arrêter sa carrière ?

C’est sur, mais à partir du moment ou notre corps nous lâche, lorsque les blessures sont plus fréquentes, lorsque la fatigue est intense à chaque fin de période et bien, il faut réaménager son temps. Et le haut niveau, pour être performant, il faut un degré minimum d’investissement.

Nous n’aurons plus la chance de vous voir évoluer sur un terrain de hand ?

Peut être. Cette année je continue la PMA avec les filles. Je fais également 1 séance de spécifique gardienne. Dans le cas ou, une gardienne, serait indisponible pour un match, pour éviter de partir avec une d’entre elle, j’intégrerais l’effectif.

Que diriez-vous à une jeune qui veut se lancer ?

D’avoir confiance en elle et de d’explorer, de transmettre et de partager, toute au long de sa carrière, ses aptitudes sportives. De toujours communiquer sur ses craintes et ses désirs. Une passion est plus forte et constructive que lorsqu’on la partage.

Votre poste, sûrement le plus important au Hand, a-t-il évolué depuis le début de votre carrière ?

C’est difficile de savoir. Est-ce que, par le biais du haut niveau, j’ai appris plus de positionnements et de tactiques ce qui a fait évoluer ma performance ? Ou, je pense, bien évidemment, les postes évoluent avec le temps comme la vitesse de la balle et la performance des joueurs de terrain.

Le physique, mais aussi le mental, est très important en haut niveau, quelle a été votre méthode pour l’améliorer ?

Une bonne balle dans la tête… Non sérieusement, en tant que gardienne le mental et la rapidité d’exécution ont été pour moi, des atouts. Je me suis beaucoup servi de l’énergie du public. Qu’elle soit positive ou négative… Surtout négative ! Cela permet de me dépasser malgré leurs échos. Au niveau physique, j’aime me dépasser mais pas trop ! Je joue beaucoup avec mes acquis ou par stratégie.

Le poste de gardienne a dû mettre votre corps à rude épreuve ?

Oh oui. Un vrai champ de bataille. Je pourrais énumérer mes différentes blessures… La blessure est un passage ou le mental du sportif est là aussi mis à rude épreuve.

On approche du Tour de France et des jeux olympiques, deux évènements souvent touchés par le fléau du dopage (entretien réalisé avant le départ du tour), ce fléau touche t-il également le handball féminin ?

Dans tout sport le dopage est présent. C’est un fonctionnement général qui touche n’importe quel individu. Mais les contrôles, anti-dopage, sont fréquents depuis quelques années.

Vous avez préparé l’année dernière votre reconversion professionnelle, vous êtes aujourd’hui directrice sur le secteur Enfance à Octeville sur Mer ; Comment s’organisent vos journées désormais ?

Je découvre une vie avec moins de sport. Je garde toujours 2 entraînements avec les filles le mardi et le mercredi pour la saison prochaine. C’est tellement jouissif de ne plus être poussée chaque soir pour les entraînements et de pouvoir répondre présente le week-end pour des invitations ponctuelles. Je vis des heures professionnelles « normales » et fais du sport modérément, que demander de plus ! Mon nouveau métier me plaît. Je bénéficie de mon expérience handballistique pour intégrer certaines valeurs dans ma nouvelle fonction.

Une reconversion plus près des terrains ne vous a pas attirée ?

Oui. Je l’ai ! Je suis cette année arbitre toujours pour le club du HBO. Je siffle globalement, des matchs en départementale et régionale. J’y prends beaucoup de plaisir ! C’est très intéressant et amusant de se retrouver de l’autre côté. On y apprend beaucoup sur soi.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Avril 2012

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