Au lendemain de la belle victoire du STB face à l’ancien champion de France 2011 Cholet, le meilleur joueur du match avec 21 points marqués dans la soirée , Bernard King, a bien voulu nous recevoir et répondre à nos questions.

Vous avez commencé le basket à l’âge de 8 ans, sûrement influencé par votre père lui-même basketteur de haut niveau; à quel moment avez-vous eu pour objectif de devenir professionnel ?

Depuis tout bébé je pense. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours voulu jouer au basket. J’ai toujours baigné dans l’univers du basket, j’ai toujours su que je voulais y jouer, mes parents aussi le savaient. J’adore ce jeu, vraiment.

Après une carrière universitaire riche en récompenses personnelles vous vous êtes vite tourné vers le basket européen, quelles furent les raisons de ce choix de carrière ?

Venir jouer en Europe, c’était une grosse opportunité pour moi à l’époque. Bien sûr mon rêve c’était la NBA, c’était ça mon 1er but mais, vous savez, dans la vie les choses se déroulent d’une certaine façon et quand l’occasion s’est présentée de jouer en Europe, je ne pouvais pas refuser. J’ai occupé mon 1er poste en Turquie ou j’ai commencé à Fenerbahçe, on m’avait demandé de m’installer là-bas à l’époque. Mais bon tout ça c’était juste une superbe occasion de voir le monde, de voir autre chose que l’Amérique pour quelqu’un comme moi qui viens de la petite ville de Gibsland en Louisiane.

Après plusieurs retours aux États-Unis et plusieurs passages en Pro A, vous avez posé vos valises une première fois en 2009 au Havre, quelles ont été les raisons majeures qui vous ont poussé à revêtir le maillot du STB ?
Au STB ils ont été bons avec moi. J’y ai passé de bonnes saisons, les gens croient en moi, revenir au Havre m’a permis de me remettre sur les rails car l’année dernière j’en étais un peu sorti. Ce que j’essaie de dire c’est juste que ça fait du bien d’être de retour ici, ça fait du bien d’être heureux en jouant au basket, de faire quelque chose que j’aime. L’année dernière c’était difficile, je n’étais pas heureux.
A la fin de votre contrat en 2011, vous partez pour Châlons-Reims et ensuite Nancy Basket pour finalement revenir jouer sous les couleurs du STB . La ville du Havre vous a à ce point manqué ?

Oui, Le Havre m’a manqué. C’est une petite ville, j’aime ça, comme je l’ai déjà dit, y revenir était un bon choix. J’aime Le Havre, j’aime ses fans, ils m’ont adopté. Ce qui compte le plus c’est d’être heureux en jouant au basket, c’est ça la clé. Ici ça me rappelle la ville où j’ai grandi, ce n’est pas trop grand, les gens s’entraident.

Vous avez énormément voyagé pendant toute votre carrière, le fait d’être éloigné de votre pays ne vous est pas trop difficile ?

Non, je n’ai plus le mal du pays. Au début quand je suis arrivé, je pleurais tous les jours, je pleurais comme un bébé. Je me suis habitué maintenant, la maison me manque parfois car j’ai un fils qui n’habite pas ici donc de temps en temps c’est un peu difficile mais dans ce cas je me rappelle que je joue ici pour subvenir aux besoins de ma famille financièrement. C’est un sacrifice mais je fais quelque chose que j’aime donc je ne peux pas trop me plaindre. Ma famille vient parfois me rendre visite, j’aimerais qu’ils le fassent plus souvent mais c’est déjà bien qu’ils viennent.

Vous voilà déjà à mi-saison et il semble que le STB va devoir lutter comme la saison dernière pour rester en Pro A, non ?

Moi je pense qu’au contraire on peut faire beaucoup mieux au sein de la Pro A. J’ai une perspective autre que celle du maintien, je pense plutôt à monter au classement. J’ai entendu parler de toutes ces histoires de maintien ou de descente en Pro B; moi, je pense qu’on peut se classer dans les 8 premiers. On joue Poitiers la semaine prochaine, on peut gagner ce match. Nous avons déjà perdu beaucoup de matches durant la 1ère partie de la saison que, selon moi, nous aurions pu gagner. Hier soir on a inversé la tendance, on a gagné contre Cholet alors qu’on avait perdu le match aller, et ce n’est que le commencement. Si on joue comme hier soir, on a une chance d’intégrer les 8 premiers, il nous suffit de gagner quelques matches, le nombre de points d’écart entre l’équipe classée 8ème et la nôtre n’est pas énorme, loin de là. Je croise les doigts.

Comment jugez-vous votre début de saison individuellement parlant ?

Ca peut aller. En tant que joueur je suis très critique envers moi-même donc je pense toujours qu’il y a des choses que j’aurais pu mieux faire. Avant ça n’allait pas, là ça va un peu mieux mais tant qu’on gagne je suis satisfait même si personnellement je n’étais pas au mieux. Je souhaite toujours gagner plus, la clé c’est de se battre, de finir dans les 8 premiers, c’était mon but avant de venir ici et ça le reste car personne ne s’attend à ce qu’on y arrive. Je suis là pour pousser tout le reste de l’équipe.

Vous aviez joué sous la direction de JM Sousa, quels sont les changements apportés par Eric Batercheky à l’équipe cette année ?

Eric fait du bon boulot. Jean-Manuel faisait du bon boulot lui aussi mais maintenant c’est Eric mon coach et je peux dire qu’il fait sacrément bien son boulot. C’est sa 1ère année et je suis fier de la direction que prennent les choses depuis qu’il est là. On va continuer à bosser dur tous ensemble et, espérons-le, à s’améliorer.

Quelle a été votre plus belle satisfaction cette saison ?

Je suis satisfait du moment qu’on gagne. C’est une grande satisfaction de représenter le STB en général.

Et la plus grande déception ?

Ma plus forte déception c’est quand on perd un match que selon moi on avait des chances de gagner. Je pense qu’on a ‘donné’ 4 ou 5 matches aux adversaires comme ça, c’est dur de trouver le sommeil après ça mais, vous savez, il faut alors travailler encore plus et continuer à aller de l’avant.

Durant toute votre carrière quels sont les joueurs avec lesquels vous avez aimé jouer ?

(Long silence). C’est dur comme question. Je dirais que j’ai aimé jouer aux côtés de Joseph Jones, il se passait quelque chose de spécial entre nous. Malheureusement je me suis blessé cette année-là mais si je n’avais pas été blessé, quelque chose de vraiment spécial aurait pu se passer.

Le sport américain est un peu décrié ces derniers jours après les révélations de Lance Amstrong, pensez-vous que le basket lui aussi est touché par le fléau du dopage ?

Moi non en tout cas (rires). Quand on voit ce qui s’est passé dans le cyclisme ça fait bizarre de se dire que des gens peuvent tricher. Il n’y a pas à tricher, il suffit de travailler dur. On s’en rendra bien compte un jour si le basket n’est pas un sport clean, je pense qu’un joueur se doit d’être honnête, d’être juste, c’est ça il faut être ‘juste’.

En dehors du basket, quelles sont vos passions ?

Je mange basket, je dors basket, le basket c’est toute ma vie alors… Ma passion c’est le basket, j’aime aider les autres gens, les autres joueurs, d’ailleurs ma prochaine passion ce sera d’aider autrui.

Quels sont les lieux que vous aimez fréquenter dans la région havraise ?

Le Mac Do !!!!! Non, sinon le coin par ici n’est pas mal. Je ne sors pas beaucoup pour être honnête, quand je ne suis pas en train de jouer ou de m’entraîner, j’essaie de me détendre. Il y a plein de joueurs qui passent leur temps à sortir au lieu de rester chez eux et de se concentrer mais je sors un peu, ça va.

Quel est votre restaurant préféré au Havre à part le Mac Do ?

Je sais pas, je suis allé dans beaucoup d’endroits différents, c’est dur de citer un restaurant plutôt qu’un autre. En plus, je n’ai pas la mémoire des noms. Il y a bien ce resto chinois près de Buffalo Grill (NDLR ‘Gourmandises de Chine’ à Montivilliers). Je vais au Flunch aussi.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Avril 2018

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